Voilà un film dont j’attendais avec une certaine impatience la sortie en salle (même s’il n’a que 159 copies). Et c’est mon premier coup de cœur de l’année : “Arrête avec tes mensonges” d’Olivier Peyon adapté du roman autobiographique du même nom de Philippe Besson (que je n’ai pas encore lu, mais ça ne saurait tarder).
De quoi ça parle ? Le romancier Stéphane Belcourt a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. C’est l’occasion de revenir pour la première fois dans la ville où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas, le fils de son premier amour. Les souvenirs affluent : le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Ce premier amour s’appelait Thomas. Ils avaient 17 ans.
Mon avis sur le film : Cette adaptation semble réussie avec un film qui alterne entre les scènes du passé (1984) et celles du présent pour rendre vivante cette histoire sur grand écran. Le film n’est pas trop long ni trop court, le casting est un sans faute, la musique est bien choisie et bien dosée. Le film est très émouvant.
Même si le thème des premières amours a déjà été abordé au cinéma, l’histoire reste intéressante sur la façon dont elle semble s’être terminée, avec les souvenirs qui remontent à la surface 35 ans après quand l’écrivain revient dans sa ville natale et qu’il découvre que son amour de jeunesse a eu un fils. L’histoire est intéressante du fait que chacun des personnages (Stéphane Belcourt et Lucas Andrieux) ont leurs propres questions et qu’ils avancent chacun tout en douceur.
Toute la période du passé est très bien traitée, filmée et interprétée. Ce premier amour naissant est vraiment crédible. J’ai trouvé que les acteurs (Jérémy Gillet et Julien de-Saint-Jean) sont bien parvenus à faire ressentir au spectateur cette passion (d’abord très sexuelle pour ensuite arriver à une passion amoureuse, même si elle est cachée). L’évolution de cette relation est intéressante à suivre (lieux de rencontres, le fait de monter à 2 ou non sur la moto, …).
La période du présent est également bien traitée et permet de nous apporter progressivement des réponses (sur les questions de Stéphane Belcourt, sur celles de Lucas Andrieux et sur la vie de Thomas Andrieux entre 1984 et maintenant). Guillaume de Tonquédec est vraiment bon dans ce rôle (différent de ceux dans lequel on a pu le voir jusqu’à maintenant). On ressent vraiment la douleur qu’a laissée la perte de ce premier véritable (unique) amour. D’ailleurs le personnage le dit clairement : “La seule chose qu’il m’a laissé, c’est des questions”.
Le choix de Victor Belmondo est également le bon pour interpréter le rôle de Lucas Andrieux qui fait face à la disparation de son père, qui se pose des tas de questions et qui essaie de comprendre. “C’était qui pour vous ? La seule fois où il s’illuminait, c’est quand vous passiez à la télé”. même s’il a pas mal d’éléments qui lui permettent d’en savoir plus une fois qu’ils sont mis bout à bout.
Un petit mot également sur le rôle féminin avec Guilaine Londez dans le rôle de l’organisatrice de l’évènement autour du retour de Stéphane Belcourt qui vient apporter un peu de légèreté avec une jolie scène au bar de l’hôtel au cours du film.
Scènes marquantes du film : Avec les différentes époques, il y en a un certain nombre. J’ai beaucoup aimé celle au lac (le second rendez-vous des deux jeunes adolescents) après la baignade. Et pour le présent, le discours lors de la soirée vers la fin du film. Celle où Stéphane Belcourt jeune et à l’âge du film se retrouvent dans les gradins de la piscine est également jolie.
Du côté de la BO : La bande originale est vraiment sympa avec toute cette scène dans la chambre de Stéphane sur fond de Téléphone. La musique que l’on entend sur la bande annonce est également très sympa et colle bien au film.
Bref ! Il faut vraiment voir ce film (espérons un peu plus de copie pour sa deuxième semaine d’exploitation en salle). Comme je l’ai déjà dit pour d’autres films, il faudrait le diffuser dans les lycées pour faire évoluer encore un peu plus les mentalités.
Un très beau film sur les souvenirs de jeunesse et plus précisément sur le souvenir du premier véritable amour et toutes les questions que l’on peut se poser sur cette absence soudaine sans explications et sur comment se reconstruire (surtout quand comme moi, on a tendance à penser qu’il n’existe qu’un unique véritable amour) ? Si vous êtes d’une âme assez sensible (et/ou si l’histoire vous parle personnellement), je vous conseille d’apporter les mouchoirs. Personnellement, l’histoire me parlait forcément (pour la partie fin sans explications…). D’ailleurs, comme le personnage de Lucas Andrieux en parle dans le film, je vais sans doute relire prochainement “Se résoudre aux adieux” du même auteur. Et pour finir, j’ai hâte de revoir les 2 jeunes acteurs sur grand écran !