C’est sans doute le genre de film que j’apprécie vraiment de voir dans le cadre d’avant-premières. Encore plus en présence de l’équipe du film après la projection pour une séance de questions-réponses autour de l’univers du film. J’avais déjà apprécié “Les héritiers” (sorti début décembre 2014) et j’ai tout autant apprécié (si ce n’est plus !) ce nouveau film de Marie-Castille Mention-Schaar qui sortira dans toutes les bonnes salles le 5 octobre prochain, “Le ciel attendra”, un drame “d’actualité” (embrigadement par Daesch) avec Noémie Merlant et Naomi Amarger dans les rôles principaux.
De quoi ça parle ? Sonia, 17 ans, a failli commettre l’irréparable pour “garantir” à sa famille une place au paradis. Mélanie, 16 ans, vit avec sa mère, aime l’école et ses copines, joue du violoncelle et veut changer le monde. Elle tombe amoureuse d’un “prince” sur internet. Elles pourraient s’appeler Anaïs, Manon, Leila ou Clara, et comme elles, croiser un jour la route de l’embrigadement… Pourraient-elles en revenir ?
Mon avis sur le film : Avec ce nouveau projet et après l’excellent “Les héritiers”, je pensait difficile de pouvoir faire mieux (ou du moins aussi bien)… Mais je dois reconnaitre que la réalisatrice nous offre ici un film d’une extrême réussite.
Je trouve qu’un des points forts de ce film est son montage avec le parallèle fait entre les personnages de Sonia et de Mélanie : la première qui est dans une longue phase de dé-radicalisation alors que la seconde nous est présentée en pleine bascule vers l’embrigadement.
Ce parallèle présent tout le long du film est porté par un autre point fort : le casting impeccable des actrices principales mais aussi des seconds rôles. Même si les scènes sont séparées et que les personnages principales n’ont aucun lien (si ce n’est d’avoir été la proie facile de Dasech), le duo Mélanie Merlant et Naomi Amarger fonctionne à merveille. De jeunes actrices à suivre dans les prochaines années.
Tout comme avec “Les héritiers”, la réalisatrice s’est beaucoup documentée pour réaliser ce film : rencontres avec des jeunes qui avaient été “recrutées” par Daesch, rencontres avec une éducatrice qui aide les jeunes embrigadés et leurs familles. Des éléments qui donnent ce caractère proche de la réalité au film. Tout comme l’extrait d’une vidéo de propagande que l’on voit : elle fait froid dans le dos pour son côté dur par moment mais aussi par son côté de manipulation facile de tous ces adolescents et surtout adolescentes.
Du côté de la bande originale : Je voulais juste souligner la musique présente de façon de plus en plus intense lors de certaines scènes où la tension monte. Un bon choix pour accentuer les sentiments du spectateur et qui vous cloue à votre siège.
Scène marquante du film : Pour résumer le film, je garderai une scène d’Yvan Attal (que l’on peut entendre dans la bande annonce) où, contrairement à certaines idées reçues, les parents ne sont pas forcément responsables de cet embrigadement des enfants (surtout quand on fait le parallèle avec les vidéos de propagandes).
A retenir : L’avant première a été suivie d’une séance de questions/réponses de qualité avec l’équipe du film qui aura été disponible à l’issue. Un film que je retournerai voir lors de sa sortie en salle. Un film qui obtient un coup de cœur de ma part. A l’heure des débats stériles et inutiles autour du burkini, prenez un peu de hauteur, devenez curieux de ce qui se passe dans ce monde de brutes, courrez au cinéma et aller voir ce magnifique film ! Vous en sortirez grandis !